Enfant, j’ai été fasciné par le vieil appareil argentique de mon père, un 24x36 entièrement manuel, pour l’objet d’abord, pour les histoires qu’il en sortait par la suite. A ma majorité, il m’a offert mon premier appareil, un 24x36 semi-automatique, que j’ai emmené dans tous mes voayages, à la découverte du monde et de moi-même.

Au fil des années, ma sensibilité aux lumières, aux ambiances et aux couleurs n’a cessé de grandir.

Portant un appareil sur moi en permanence, j’immortalise des ambiances du quotidien pour en faire des tableaux reflétant mes sensations et mes réflexions personnelles sur le monde qui m’entoure. Le couchage sur papier est alors primordial : j’attache beaucoup d’attention aux textures, aux rendus des contrastes et de la colorimétrie pour renforcer et faire résonner l’émotion captée à la prise de vue.

Ces dernières années, mon travail photographique a évolué vers une exploration plus intime et subtile du monde, plus ancrée dans le vécu quotidien et les mouvements de l’âme, notions difficile à appréhender et à transmettre. Parfois accompagnées de texte, mes images abordent aussi bien l'intime que des questions sociétales. Je ne cherche pas la rigueur journalistique mais plutôt une sensibilité personnelle, une subjectivité assumée, où chaque photo devient une forme de poésie visuelle, imprégnée de mes ressentis.

L’assemblage d’images, que ce soit pour un carnet photographique ou pour une exposition, a été pour moi une véritable révélation. Cette pratique, créant un dialogue visuel, une mise en relation, me permet de tisser un récit plus élaboré, plus nuancé.